Située à Urville-Nacqueville (La Hague), la maison surplombe la mer à proximité immédiate d’un site naturel classé intégrant le Manoir de Dur Ecu (Monument Historique). Des murs à la couverture, la maison et les bâtis environnant sont en pierres de schistes, typique du littoral cotentin. La parcelle, en forte pente et très végétale, se trouve à l’amorce du site naturel classé.

Le projet propose la réalisation d’un espace nuit de plain-pied. L’extension prend place à l’emplacement d’un abri de jardin lui aussi en pierre. Il contient une cuve à fioul alimentant l’existant, offrant l’opportunité d’un remplacement du système de chauffage par un système plus vertueux (PAC).

La réponse se veut discrète et la première intuition fut de proposer une intégration de l’extension par sa matérialité, le schiste. Après une étude du site, le constat est sans appel, les carrières en sont épuisées et le schiste utilisé localement provient en grande partie d’Asie. Le projet se compose donc d’un mélange de deux pierres : le schiste issu du réemploi de la démolition de l’abris ainsi que de la pierre d’Omonville – carrière toujours en exploitation située à 15min du site. Ces deux pierres d’assemblent par deux types d’appareillages, l’un traditionnel servant au soutènement et aménagement du terrain, l’autre plus contemporain habille l’extension dans une nouvelle expression de la matière. La pose des pierres en réemploi est guidée par des lignes horizontales, rompues aléatoirement par la main du maçon et la quantité de pierre disponible. Le grès d’Omonville a été utilisé brut de sciage en contraste avec l’aspect rugueux du schiste, la lumière soulignant ainsi le jeu des textures.

La volumétrie proposée pour l’extension participe également à l’intégration du projet dans le site. La hauteur est conditionnée par la sablière de l’existant dictant le point haut du projet. Plus modeste et en recul, il ne concurrence pas le bâti en place. La matérialité pierre est interrompue par une verrière de liaison entre existant et extension, permettant de conserver la lecture du volume initial et de la façade originelle.

Invisible depuis la rue, l’extension proposée s’inscrit dans le paysage Cotentin. Le point de vue du haut de parcelle permet de percevoir le projet dans son ensemble dont l’arrière-plan maritime accentue la singularité.