La maison existante se trouve à Brunoy, banlieue pavillonnaire prisée de la fin XIXe et début XXe. Cette belle demeure est composée de murs en moellon, d’un porche en brique, de combles à colombages et d’une toiture à croupe, éléments caractéristiques du style néonormand de l’époque.

L’objet du projet concerne la mise en relation du RDC surélevé avec le jardin en contrebas. Le budget très contraint nécessite une réponse sobre et efficace. Le parti-pris de l’opération est de créer un escalier central connectant directement les pièces de vies du RDC au jardin. L’escalier est droit et direct, offrant ainsi un cadrage privilégié vers le jardin et une invitation à y descendre. Sa position centrale le connecte à l’ensemble et permet une réorganisation fonctionnelle du RDC. Salle à manger et cuisine sont inversées, cette dernière renouant un lien direct avec l’entrée. Les espaces sont ouverts, mais hiérarchisés par l’escalier autour duquel les fonctions s’articulent. La surface supprimée par la trémie est retrouvée en fermant le porche qui devient entrée.

L’implantation de l’escalier nécessite la création d’une extension pour y accueillir le palier bas. Son ouverture cintrée fait directement écho aux arches du porche, et son enduit de terre crue lie sa matérialité à la brique de celui-ci. Une modeste démarche de réemploi accompagne ce projet. Les gravats des hourdis brique déposés pour la trémie composent le terrazzo de l’entrée (clin d’œil à l’inversion de surface). La grille décorative de l’ancienne porte d’entrée change d’usage elle aussi pour se transforme en luminaire.

La petite échelle du volume créée contraste fortement avec l’impact esthétique que celui-ci a sur la façade. Celle-ci est profondément modifiée et pourtant difficile, a posteriori, de l’imaginer autrement.